Il faisait un temps de malade. Le ciel était aussi bleu que la mer en Australie. Oui, ça ne se voyait peut-être pas tellement, mais j’étais une pure Australienne. Bizarre je sais, vous vous dites surement qu’il n’y a pas de sorcière en Océanie. Détrompez-vous, il y en a partout. Vraiment partout. Même si nous ne sommes pas beaucoup, nous sommes éparpillées un peu partout sur le globe terrestre. Et c’est aussi pour ça qu’on ne se rencontre pas souvent. A vrai dire, avant d’arriver ici, à Mystic Falls, je n’en avais jamais rencontré, excepté ma mère. Et encore, elle avait renié les pouvoirs. Et à cause de ça, les esprits de la nature ne sont pas tellement cléments avec moi. Enfin, ça n’empêche que je me débrouille plutôt bien. Quoiqu’il en soit, il faisait vraiment un temps à mettre les moutons dehors. Et comme je détestais rester enfermer à l’intérieur, je pris des lunettes, un bouquin de sorts trouvé dans la cave familiale, un drap et je sortis de l’auberge dans laquelle j’avais loué une chambre à l’année. Je détestais rester enfermer. Même quand il faisait moins dix degrés. Et puis, vous l’accorderiez, une auberge ce n’est pas ce qu’il y a de plus personnel. Bah, quand j’aurai assez d’argent, je me louerai un petit appartement dans les alentours.

Mystic Falls n’était pas très grande, mais elle avait de nombreux lieux mystérieux. Et c’était pour l’une de ces raisons que j’avais décidé de venir ici après plusieurs recherches. J’avais entendu que plusieurs sorciers et sorcières y était déjà passé ainsi que des créatures surnaturelles. A cela, ma mère n’y avait jamais cru, ça ne m’étonne pas, quand on renie ses propres pouvoirs… Et moi, à l’opposé j’avais toujours voulu y croire, sans jamais vraiment avoir eu de confirmation. Excepté cette fois là, où je vis que toutes mes suppositions étaient fondées, soit, je n’avais pas du tout envie de m’appesantir là-dessus, même si c’était la principale raison du pourquoi j’avais atterri dans cette petite ville. Et si je n’avais pas encore découvert tous les secrets dont regorgeait Mystic Falls, je ne comptais pas m’en aller avant d’avoir pu y mettre des mots.

J’étais arrivée devant l’entrée du parc. Endroit vert et immense. M’assurant qu’il n’y avait personne qui trainait dans les parages, étrange vu le temps qu’il faisait, je pénétrais à l’intérieur du domaine. Un peu plus loin, après avoir dépassé les étendues herbeuses et les bancs de pic-nic, un énorme lac vous faisait face. Entouré de grands arbres ployant permettant de se reposer à l’ombre lorsque le soleil tapait trop fort. Prise d’une envie de gosse, je me mis à courir en direction du lac. Une fois au bord et quelque peu essoufflée, je m’assis, les pieds à la limite du bord de l’eau. Eau qui était limpide, transparente, presque turquoise. Ouais, c’était vraiment beau. Je tournais mon visage au soleil, quémandant ses rayons chauds et bienfaisants.

Une dizaine de minutes plus tard, je me remis assise, et ouvrais mon gros bouquin vieux et poussiéreux sur mes genoux. Et l’ouvris au hasard. J’avais déjà parcourus des dizaines de fois cet ouvrage, sans jamais vraiment m’arrêter. Mes sorts, je les connaissais grâce à… à rien enfaite. Ils venaient comme ça. Mais maintenant, avec cette menace de vampire pourri et de loup-garou meurtriers (même si ils étaient tous les deux des meurtriers), je voulais absolument connaître des sorts. Les vrais, ceux qui vous protègent et qui font mal. Tournant peu à peu les pages, enivrant mon esprit de mon latin et de sorts les plus complexes, j’arrachais avec mes mains des touffes d’herbes. Lorsque je m’en rendis compte, je me concentrais un peu plus, et parvient à les faire voler, les brindilles. C’était toujours un spectacle qui me rendait heureuse. La réalisation d’un sort, c’était juste merveilleux.

Alors que je m’absorbais dans la réalisation du sort, j’entendis vaguement un bruit de pas qui écrase une feuille. Il me fallut deux secondes pour revenir sur terre, sursauter, et sauter sur mes pieds. Faites que la personne n’ait rien vu !